mardi 16 août 2016

Ubud

Lundi 4 Juillet
Extérieur - Jour

Je me réveille avant l'heure, déboussolée, ne sachant plus où je me trouve. Puis je réalise. Je suis dans un lit immaculé, à l'abri derrière une moustiquaire. Il fait bon. Ce que j'entends ce sont les coqs de combat qui saluent ce nouveau soleil et derrière : la fontaine qui s'écoule dans la piscine. Je suis à l'hôtel Pajar House, près d'Ubud. Je suis à Bali. Je ne rêve pas.



Très vite je fonce tester cette douche improbable au milieu de ma magnifique salle de bain. Les pieds nus sur des galets, je finis de m'éveiller. Nous sommes Lundi, je n'ai jamais été aussi heureuse !

Une fois mes ablutions faites et la tenue trouvée (je m'obstine à chercher chaque matin ce que je vais porter alors que je sais d'avance que je choisirai un short et un débardeur, tout ça pour prolonger le port de ce kimono prêté par l'hôtel), je sors pour m'installer sur ma terrasse. Point de rendez-vous désormais officiel, je fais office de syndicat d'initiatives, armée comme je suis d'un menu qui propose des repas et des visites guidées.




Le ballet des serveurs a commencé et les tables se jonchent de pancakes, de fruits, de jus pressés et de ce café balinais épicé et délicieusement exotique. On dirait un café américain relevé, l'odeur du café et le goût du reviens-y.
Aujourd'hui nous avons prévu de nous reposer. Car même si la nuit a été profonde, il n'est pas question de griller toutes nos batteries dès l'arrivée.
Nous irons profiter de la piscine privative avant de déjeuner sur place. Une sieste n'est pas exclue mais finalement je reste et prolonge la discussion avec mon frère et ma belle soeur. Nous parlons voyages, projets. Je planifie ma venue pour voir leur quotidien au pays des kangourous. Je me réjouis de traverser à nouveau la planète.
Mes neveux dorment ou lisent. Les fleurs de frangipanier continuent d'embaumer, aidée par la chaleur de cet après-midi. Je suis bien ici.



Nous partons en fin d'après-midi pour Ubud. Comme l'impression de partir en virée à la capitale. Et pourtant Ubud n'a pas un tel titre. Mais elle est tellement vivante, vibrante. Notre chauffeur nous dépose devant le marché. Nous sommes rapidement étourdis par tous ces scooters et ces voitures. Le flot de touristes continue participe aussi. A peine arrivés, nous sommes ivres.



Nous commençons par acheter nos places pour le spectacle de danse et gamelan pour le soir même au Ubud Palace. Puis nous partons faire les boutiques. Je crois bien que nous nous sommes émerveillés devant chaque vitrine. Même les tongs nous ont ravi ! Nous marchons au milieu de la route, évitant les offrandes éventrés par des pieds maladroits. Ça grouille et le soleil se couche déjà.
Après une halte dans un bar tout ce qu'il y a de bobo (le vin de riz reste une grande révélation pour moi) avec ces occidentaux hippies et cette déco à couper le souffle, nous repartons pour le spectacle de Legong Dance.



Nous nous installons en bordure de scène. Nous commençons à ressentir la fatigue, mais nous attendons sagement... les joueurs de gamelan s'installent derrière leurs instruments d'or. Ça commence... Des sons, nouveaux, aigus, répétitifs... c'est lent. Presque faux.

Les danseuses apparaissent drapées de tissus incroyables et riches. Leurs mains me fascinent, leurs doigts graciles mais leurs yeux me mettent mal à l'aise. Elles sont comme possédées. (merci à Debora pour cette sublime photo !)


Pendant la première demi-heure je lutte littéralement avec un démon : celui du sommeil. Mes yeux ankylosés, se ferment. Je dois me concentrer fermement pour garder mon attention. Puis sans crier gare, le rythme change. D'autres danseurs se succèdent. Je commence à m'intéresser à l'histoire. Et je finis captivée après cette séance d'hypnose ! Quel voyage ! Et cette musique... je suis conquise !
Nous ressortons, secoués, les yeux et les oreilles chavirés par ces Dieux, démons et princesses...



Nous décidons de faire revenir notre chauffeur sans oublier de commander notre dîner par téléphone. Car si l'on mange divinement au Pajar House, il faut reconnaître que le service est un peu long, pour nous autres occidentaux stressés de la vie.

Nous patientons sur le bord de la route, amusés de voir une coccinelle d'époque trôner dans ce décor d'un autre monde !



Nous arrivons en même temps que nos plats. Une bintang pour trinquer à cette première journée riche en émotions et premières découvertes. Je savoure mon nasi goreng au rythme des gongs et autres métallophones qui résonnent encore dans ma tête.

Nous en profitons pour commencer à planifier notre prochaine journée. J'ai l'impression d'être ici depuis des jours et je me réjouis, rassurée, de savoir que j'ai encore une éternité devant moi pour m'imprégner de ce pays que j'aime déjà.

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